L’ÉGLISE SAINT-PHILIPPE-DU-ROULE

L’histoire de l’église

L’actuelle église Saint-Philippe a été construite la fin du XVIIIe siècle et remaniée deux fois au XIX e siècle.

[Voir l’évolution historique du quartier depuis le 16e siècle.]

Dans ce quartier, habité depuis l’époque de Clovis et des Mérovingiens,  existe au début XIIIe siècle un hameau  baptisé Le Roule.  Au début du siècle, la corporation des Monnayeurs édifie un établissement où soigner les maladies de peau auxquelles  ses membres sont exposés. Ces maladies étant qualifiées de lèpre, l’établissement prend le nom de Maladrerie. Les monnayeurs placent la chapelle de l’hospice sous la protection de leurs saints patrons, St-Philippe et St-Jacques dit le Mineur, que l’Église fête ensemble à cette époque le 1er mai.

A la fin du XVIIe siècle, la Maladrerie est désaffectée. La chapelle reste utilisée  mais ne fait pas office de paroisse : les habitants du Roule dépendent de la paroisse de Saint-Martin–de-Villiers, située dans l’actuel Neuilly,  à une lieue de là (quatre kilomètres) ; c’est là qu’ils doivent envoyer leurs enfants au catéchisme et se rendre aux fêtes carillonnées.  Très peu pratique ! Les paroissiens demandent que la chapelle devienne officiellement l’église paroissiale du quartier.
L’autorisation est accordée et la première solennité en est faite le 1er mai 1699, jour de la fête de Saint Philippe et Saint Jacques.

Malgré les travaux effectuées par les paroissiens, l’église menace de s’effondrer et doit être démolie au début du XVIIIe siècle ; les offices sont célébrés dans une étable.   

La majorité des habitants  du quartier travaillent dans les pépinières royales qui y sont installées. L’affaire est donc connue du roi Louis XV. Le premier projet demandé est abandonné. Rien n’avance.  En 1764, les paroissiens adressent une nouvelle requête au roi. Il est décidé qu’une nouvelle église serait construite sur l’emplacement de l’ancienne.

Les plans de Jean-François Chalgrin, un jeune architecte, lauréat du Prix de Rome en architecture, sont acceptés en 1768. Protégé du marquis de Marigny, directeur des bâtiments du roi et frère de Madame de Pompadour,  Chalgrin devient architecte du roi Louis XV,  participe à la construction ou au réaménagement de plusieurs églises parisiennes. Il entre  dans l’histoire en dessinant, à la demande de Napoléon Ier, les plans de l’Arc de Triomphe qui, d’ailleurs, ne seront que partiellement utilisés par Percier, l’architecte définitif. 

L’achat des terrains traîne en longueur, la première pierre  n’est posée qu’en 1774. En  1779, la construction, réalisée « presqu’à moitié », est interrompue. La bénédiction n’aura finalement lieu que le 30 avril 1784. Le 1er mai, la fête de Saint Philippe et Saint Jacques revêt une splendeur inaccoutumée. Les deux clochers prévus ne seront jamais construits.

Les agrandissements du milieu du XIXe siècle, effectués par Hippolyte Godde (1843-1847) et Baltard (1853), successivement architectes en chef de la ville de Paris chargés des églises, conduisent à une nouvelle consécration de l’église le 13 novembre 1852. Une plaque, apposée sur le mur du fond de l’église à gauche lorsqu’on regarde le chœur, à l’initiative de l’abbé Ausoure, curé de la paroisse à cette date commémore l’événement.

Derniers travaux enfin, ceux en lien avec la réforme liturgique du concile Vatican II

  • Pendant la Révolution Française,  l’histoire de l’église Saint-Philippe-du-Roule suit celle de beaucoup d’églises parisiennes. D’abord dirigée par un prêtre « jureur », favorable à la Révolution, elle est fermée au culte en 1793, et sert de lieu de réunion à la section révolutionnaire du Roule.  Elle est rendue au culte catholique le 8 juin 1795 [mais elle devra néanmoins partager son espace avec les Théophilanthropes, qui y célèbrent des cérémonies décadaires. Celles-ci ne seront définitivement abolies que le 8 août 1800]